Les données statistiques ont été découpées en périodes de cinq à dix ans afin de mieux isoler les années 2020 et 2021, à savoir celles de la pandémie. Cette méthode fait apparaître plus nettement les changements extraordinaires intervenus ces deux dernières années sur le marché des œufs, et permet de distinguer les tendances générales de certains phénomènes particuliers.
Production toujours en hausse
En 2021, la production intérieure a été poussée de nouveau pour répondre à la demande croissante d’œufs d’origine suisse. Chiffrée par Aviforum à 1,145 milliard d’unités, elle a atteint un nouveau record dans notre pays. L’augmentation est de 7,7 % par rapport à l’année précédente, la plus forte des dix dernières années. L’amélioration est due à la création de nouvelles unités de production d’une capacité supérieure, la productivité se maintenant dans l’ensemble, d’après les estimations, à 340 œufs par poule au cours de la vie productive de l’animal. L’élevage en plein air et la production bio ont toujours le vent en poupe (par rapport à 2020, +11 % pour le bio et +5 % pour l’élevage en plein air), tandis que l’élevage au sol continue de régresser (–11 %).
Au cours de la dernière décennie, la production suisse est passée de 765 millions à 1,145 milliard d’œufs, soit un bond de 380 millions d’unités ou de 50 %. La progression s’inscrit à l’actif de l’élevage en plein air et de la production biologique : le premier a presque triplé depuis 2012, se hissant de 156 à 445 millions d’unités (+185 %) et la seconde a plus que doublé en passant de 105 à 219 millions d’unités (+107 %). À l’opposé, la production d’œufs issus d’élevages au sol est tombée de 94 à 73 millions d’unités, ce qui représente une chute de 23 %. Celle-ci est plus frappante lorsque l’intervalle est rétréci et que l’année 2015 en constitue la borne inférieure : –47 millions d’unités. En ce qui concerne la catégorie mixte « élevage au sol et élevage en plein air », qui comprend les œufs dont le mode de production n’est pas clairement défini, les volumes de production sont relativement stables tout en présentant certaines fluctuations.
Part croissante de la production suisse