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Publié le 11 décembre 2024

L’azote dans l’agriculture

L’azote joue de multiples rôles dans l’agriculture. Principal constituant des protéines, il est indispensable à l’alimentation humaine et animale. Entrant dans la composition de nombreux engrais, l’azote est essentiel pour la croissance des végétaux. Mais si l’azote est utile en agriculture, il peut aussi être nuisible lorsqu’il est libéré dans l’environnement sous forme d’ammoniac, de gaz hilarant ou de nitrates.

Devant un champ de céréales, on peut voir quatre images représentant des zones de production agricole susceptibles d’émettre de l’ammoniac, des nitrates et du gaz hilarant. La première image montre des vaches en train de manger à l’étable ; leurs excréments entraînent des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote dans l’étable et lors du stockage du purin. La deuxième image montre du maïs utilisé comme fourrage ; les aliments pour animaux sont la principale source d’azote dans l’agriculture. La troisième image montre un tracteur qui épand du lisier avec une rampe d’épandage à tuyaux flexibles ; cette machine permet de réduire les émissions d’ammoniac lors de l’épandage. La quatrième image montre une rangée de jeunes plants ; Dans la production végétale, le lessivage de l’azote du sol entraîne des émissions de nitrates dans les cours d’eau. Les formules chimiques du gaz hilarant (N2O), de l’ammoniac (NH3) et du nitrate (NO3) sont représentées à côté des images.

Un nutriment important pour l’être humain et les animaux

L’azote est présent partout : dans l’air, dans le sol, dans l’eau et dans les êtres vivants. Sous forme soluble, il détermine largement les rendements dans la production végétale. Les végétaux absorbent l’azote, le transforment en protéines et intègrent ces dernières, avec le carbone, dans la biomasse. Les animaux de rente transforment les protéines végétales en protéines animales : les ruminants peuvent par exemple digérer des plantes non assimilables par l’homme. Les protéines végétales et animales ont une grande importance dans l’alimentation humaine : l’azote se retrouve dans nos assiettes sous forme de protéines dans la viande, les œufs, les produits laitiers, les céréales et les légumes.

Déperditions d’azote dans l’environnement

En moyenne des dernières années, environ deux tiers de l’azote utilisé dans l’agriculture s’est perdu dans l’environnement. Les déperditions d’azote surviennent à différents échelons de la production et ont des répercussions sur l’environnement principalement sous les formes suivantes :

  • Ammoniac (NH3)
    Ce composé azoté volatil apparaît au moment de la décomposition des protéines ou de l’urine présentes dans les déjections des animaux de rente. Si une trop grande quantité d’ammoniac est rejetée dans l’environnement, elle modifie des écosystèmes sensibles comme les marais et les forêts.
  • Nitrates (NO3)
    Les nitrates non absorbés par les végétaux sont lessivés par les précipitations dans les eaux souterraines. Une trop grande concentration de nitrates pollue l’eau potable et nuit donc à notre santé. De plus, ils peuvent se retrouver dans les mers via les cours d’eau et polluer les écosystèmes marins.
  • Gaz hilarant (N2O)
    Le protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, est principalement produit par la transformation microbienne de composés azotés dans la couche supérieure du sol. Il s’agit d’un gaz à effet de serre qui a un impact important sur le climat.

L’air est en outre composé d’environ 78 % d’azote non réactif (N2). Celui-ci n’est toutefois pas directement utilisable par les plantes, les animaux et les êtres humains et doit d’abord être transformé. Pour ce faire, l’agriculture utilise différents processus : d’une part, la synthèse industrielle de l’ammoniac (procédé Haber-Bosch) et, d’autre part, la fixation biologique de l’azote.

Actuellement, la résilience des écosystèmes du point de vue des composés azotés est nettement dépassée, ce qui signifie que de nombreux écosystèmes ne peuvent supporter ces atteintes sans se transformer.

Bilan nationale de l'azote (OSPAR)

Les pertes représentent le solde du bilan. Depuis 1990, environ deux tiers des entrées quittent l’agriculture sous forme de pertes. La tendance est cependant légèrement à la baisse.

Depuis l’an 2000, la situation sur le front des intrants agricoles a évolué. Par exemple, le volume des aliments pour animaux importés a augmenté. Par ailleurs, la quantité d’engrais minéraux épandus a baissé. Au total les entrées ont légèrement augmenté.

En termes de sorties, les produits animaux, notamment les poulets de chair, ont davantage progressé que les produits végétaux destinés à la consommation humaine au cours de la même période. Dans l’ensemble, les quantités d’azote dans les produits agricoles ont fortement augmenté, alors que les quantités d’azote introduites dans le système sont restées à peu près identiques.

Mesures visant à réduire l’impact environnemental de l’azote

Le Conseil fédéral dispose d’une série d’instruments et de mesures pour réduire les pertes d’azote dans l’agriculture, dont par exemple les prestations écologiques requises, le bilan de fumure équilibré ou la limitation des émissions d’ammoniac. En outre, la Confédération verse des contributions aux systèmes de production qui permettent de réduire les pertes d’azote : par exemple, les grandes cultures et les cultures maraîchères efficientes du point de vue de l’azote, la limitation des apports de protéines brutes dans la production porcine ou une durée de vie productive plus longue des vaches. En outre, les pertes d’azote dans l’environnement doivent être réduites de -20 % d’ici à 2030 par rapport à 2014/2016. Vous trouverez plus d’informations sur la trajectoire de réduction des éléments fertilisants et sur les mesures fédérales de réduction des pertes sur la page d’aperçu des éléments fertilisants.

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