Le ToBRFV est un virus qui peut causer de graves dommages aux tomates et aux poivrons. Depuis le 1er juillet 2025, les règles de sécurité phytosanitaire sont les mêmes que celles qui prévalent dans l’Union européenne (réglementation concernant les organismes réglementés non de quarantaine). Suite à cette harmonisation, l’obligation de signaler l’apparition de cet organisme et de lutter contre lui a été levée. Cependant, les mesures visant à empêcher la contamination des plants et des semences lors de la production et de la commercialisation restent en vigueur.
Nom scientifique :Tobamovirus fructirugosum Nom commun : Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) Typ : Virus Classification : Les mesures à prendre sont les mêmes que celles qui concernent les organismes réglementés non de quarantaine (ORNQ) Infestation actuelle en Suisse : Oui Plantes hôtes principales : Tomates et poivrons
Le ToBRFV infecte les tomates et les poivrons, ainsi que quelques mauvaises herbes. Les symptômes d'une infection par le ToBRFV sont peu spécifiques. Les feuilles, souvent d'abord les jeunes feuilles, peuvent montrer une décolorations en mosaïque et les fruits des tâches jaunes. En raison de la non-spécificité des symptômes, un test moléculaire est nécessaire pour caractériser l'infection.
Le virus peut causer d'importants dommages économiques aux producteurs de poivrons et de tomates en diminuant de 30 à 70% la quantité de fruits produits. De plus, si les fruits sont symptomatiques, leur valeur marchande peut être diminuée voire annulée. La sévérité des symptômes dépend de la variété de plantes hôtes: certaines variétés sont tolérantes à l'infection et présentent peu voire pas de symptômes.
Diffusion
Voies de diffusion
À l'intérieur d'une parcelle/serre/tunnel infesté, le ToBRFV se transmet très efficacement via les contacts indirects entre une plante infestée et une plante saine (via par exemple les mains, les outils, les bourdons utilisés pour la pollinisation, l'eau des systèmes d'irrigation). De plus c'est un virus très stable: en l'absence de plants de tomates ou poivrons, le virus peut survivre longtemps sur les surfaces inertes ou dans le sol. À plus grande distance, le virus est principalement transmis par la commercialisation de fruits, de graines ou de plants de tomates ou poivrons infestés.
Diffusion en Suisse
Le ToBRFV est présent de manière sporadique en Suisse. Néanmoins, vu sa forte prévalence sur les graines, les jeunes plants et les fruits, il faut s'attendre à de futures infestations en Suisse.
Prévention et contrôle
Pour prévenir une infestation par le ToBRFV, il est important pour une entreprise de production de n'acheter que des graines et plants de tomates et de poivrons munis d'un passeport phytosanitaire : ces plantes ont été contrôlées ce qui diminue la probabilité qu'elles soient infestées. Par ailleurs, il est important au sein de l'entreprise de prendre des mesures d'hygiène qui permettent d'éviter l'introduction du virus ou de ralentir la propagation du virus le cas échéant.
L'Agroscope a publié une fiche technique détaillant les mesures prophylactiques qu'un producteur peut prendre.
Foire aux questions
Le ToBRFV, apparu pour la première fois en Jordanie en 2015, a été classé parmi les organismes de quarantaine potentiels par l’UE (1er novembre 2019), puis par la Suisse (1er janvier 2020), et est un organisme dont l’apparition doit être signalée et déclencher des mesures de lutte. Simultanément, l’UE et la Suisse ont pris des mesures pour empêcher la propagation du virus. Malgré cela, le ToBRFV s’est disséminé dans de nombreuses régions d’Europe, et sa présence est de plus en plus fréquemment détectée hors de notre continent. Dans l’intervalle, on sait comment réduire la gravité de la menace (par exemple en prenant des mesures d’hygiène, en choisissant des variétés résistantes à la maladie), si bien que le ToBRFV ne répond plus aux critères de classement parmi les organismes dont l’apparition doit être signalée et déclencher des mesures de lutte.
Le 1er janvier 2025, l’UE a levé l’obligation de signaler le ToBRFV et d’engager des mesures de lutte. Ce changement est également entré en vigueur en Suisse, mais avec un peu de retard dû aux différences entre les procédures administratives suisse et européenne.
Concrètement, cela signifie que :
les entreprises qui soupçonnent ou découvrent un cas d’infection par le ToBRFV ne sont plus tenues de le signaler ni de lutter contre la maladie ;
ni le Service phytosanitaire fédéral (SPF) ni les services phytosanitaires cantonaux ne participent à la lutte contre le ToBRFV, et que cet organisme nuisible n’est plus l’objet d’aucune surveillance sur le territoire suisse.
En revanche, différentes mesures ont été maintenues, à savoir celles qui visent à réduire la probabilité d’une infection par le ToBRFV dans la production et la commercialisation des plants et des semences de tomates et de poivrons :
Il reste interdit de vendre à des commerçants, sans passeport phytosanitaire, des semences ou des plants de tomate et de poivron ou de piment de l’espèce Capsicum annuum destinés à être plantés. Toutefois, le passeport phytosanitaire n’est plus obligatoire pour vendre ces matériels végétaux aux particuliers.
Par conséquent, les entreprises agréées pour délivrer des passeports sanitaires sont régulièrement inspectées par le SPF ou par Veriplant SA, une organisation chargée d’effectuer ces inspections ; il s’agit de savoir si la production de ces entreprises n’est pas contaminée. En outre, ces entreprises restent tenues de contrôler elles-mêmes leur production.
Le SPF continue de contrôler les végétaux à l’importation afin de limiter l’importation de semences et de plants porteurs du ToBRFV à partir de pays hors UE.
Les maraîchers qui produisent des tomates ou des poivrons en tant que denrées alimentaires restent tenus d’acheter des semences ou des plants vendus avec passeports sanitaires. Mais ils ne sont plus obligés de signaler au service phytosanitaire cantonal les soupçons d’infection ou les infections, ni d’engager des mesures de lutte contre le virus.
On nous a signalé que quelques compagnies d’assurance modifiaient les conditions d’assurance en raison de la nouvelle réglementation. Une telle décision appartient à la compagnie d’assurance ; nous ne pouvons pas intervenir dans ce domaine ni formuler de recommandation.
(Sachez cependant que, vu que la Confédération ne prend plus de mesures pour éradiquer la maladie, elle ne participe plus, de ce fait, à l’indemnisation des entreprises ou des cantons en cas d’infestation.)
Concernant les graines : Les lots de graines de Solanum lycopersicum L. et de ses hybrides, de même que les graines de Capsicum annuum L., sauf s’il s’agit de variétés résistantes, doivent faire l'objet d'un échantillonnage représentatif officiel et être analysés avec une méthode moléculaire appropriée. Alternativement, si le lot de graines ne provient pas de plus de 30 plantes mères, un échantillonnage et une analyse des plantes mères peuvent être effectués.
Concernant les jeunes plants : les jeunes plants de Solanum lycopersicum L., de ses hybrides ainsi que de Capsicum annuum L, sauf s’il s’agit de variétés résistantes, doivent être cultivés à partir de graines qui répondent aux exigences susmentionnées et doivent être cultivés en respectant des mesures d'hygiène afin d'éviter une infection par le ToBRFV.
UE : le passeport phytosanitaire est toujours nécessaire pour importer des graines et des jeunes plants de Solanum lycopersicum L. et de ses hybrides ainsi que de Capsicum annuum L. en provenance de pays de l'UE.
Non-UE : pour importer des graines et des jeunes plants de Solanum lycopersicum L. et de ses hybrides ainsi que de Capsicum annuum L. en provenance de pays non-membres de l'UE, un certificat phytosanitaire est toujours nécessaire. Dans le cadre des contrôles à l'importation, au moins 20% des envois doivent être soumis à un échantillonnage représentatif et à une analyse en laboratoire. Par dérogation, une fréquence minimale de 50% doit être appliquée pour Israël et une fréquence de 100% pour la Chine.