L’eau dans l’agriculture
L’eau est un moyen de production indispensable. En Suisse, l’abondance des pluies et leur répartition tout au long de l’année sont relativement favorables à l’agriculture. Or, les épisodes de sécheresse et les pluies torrentielles augmentent sous l’effet du dérèglement climatique. Sans oublier l’impact de l’agriculture sur la qualité de l’eau.

Impact du changement climatique sur le régime hydrique
Dans les Alpes, une grande partie des précipitations annuelles tombent sous forme de neige et alimentent ensuite les fleuves. Le régime pluvial varie néanmoins considérablement d’une région à l’autre. Dans la vallée du Rhône, par exemple, le volume des précipitations n’est, à certains endroits, que de 550 à 700 mm par an, alors qu’il peut atteindre jusqu’à 2000 mm dans les Préalpes, sur le versant sud des Alpes et sur les hauteurs du Jura occidental.
La gestion des ressources en eau est l’un des enjeux du changement climatique auquel la Suisse devra faire face. En effet, les glaciers, véritables réservoirs d’eau douce, ne cessent de fondre sous l’effet du réchauffement climatique. Ce phénomène a un impact considérable sur l’eau disponible en été, lorsque les besoins hydriques sont les plus grands.
Les régimes des précipitations subissent aussi des changements: il faut s’attendre à un accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les pluies torrentielles et les périodes prolongées de sécheresse. Pour cette raison, une plus grande importance est accordée à la planification de la gestion de l’eau et aux mesures en faveur d’une utilisation plus efficiente de cette ressource à l’échelle régionale. Les agriculteurs doivent de plus en plus souvent prévoir les volumes d’eau disponibles, mais aussi prendre les mesures qui leur permettront d’en stocker suffisamment.
Rôle important de l’agriculture dans la qualité de l’eau
Une grande partie de notre eau potable provient de l’eau de pluie qui s’infiltre dans les terrains agricoles jusqu’aux eaux souterraines. Le sol joue un rôle capital dans le processus de purification de l’eau, contribuant ainsi largement à la haute qualité de notre eau potable. Cependant, même lorsque les bonnes pratiques sont respectées, l’agriculture rejette dans les cours d’eau des éléments fertilisants et des produits phytosanitaires. Pour réduire ces apports et préserver la qualité de l’eau, l’Office fédéral de l’agriculture soutient des projets de protection des eaux cantonaux.
Agriculture adaptée aux conditions locales
Le site est un facteur déterminant pour les volumes d’eau disponibles et l’usage qui en est fait, l’exploitation des sols organiques et des zones humides, l’aménagement des zones riveraines ainsi que la protection contre les crues. C’est pourquoi l’eau joue un rôle décisif dans une agriculture adaptée aux conditions locales.
Empreinte stress hydrique de la Suisse
L’empreinte liée au stress hydrique mesure la consommation d’eau globale de la Suisse, tout en tenant compte des pénuries dans les régions de production. Si le stress hydrique dû aux importations revêt ici une importance particulière, le stress hydrique à l’intérieur de nos frontières joue, quant à lui, un rôle secondaire. L’explication est simple : les ressources hydriques des pays sont évaluées selon les pénuries d’eau dont ils souffrent. Or, la Suisse n’utilise qu’une infime partie de ses réserves. L’empreinte liée au stress hydrique des importations de marchandises est particulièrement influencée par des denrées telles que le coton, les fruits et légumes (amandes, concentré de tomates, oranges, etc.), les céréales, le vin et d’autres produits agricoles. Cette empreinte peut donc être diminuée par un choix responsable des produits et de leurs origines ainsi que par une réduction du gaspillage alimentaire.