Publié le 7 avril 2025

Systèmes alimentaires durables

La Confédération s’engage activement, aux niveaux national et international, pour une transition vers des systèmes alimentaires plus durables. L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) accompagne et participe activement à cette transition sur le plan international. Vous trouverez sur cette page des informations sur les principales thématiques internationales.

La famille choisit des produits au supermarché

Définition des systèmes alimentaires

Le système alimentaire englobe toutes les activités de la filière alimentaire, y compris les étapes de la consommation et de l’élimination, ainsi que les éléments y afférents (infrastructures, marketing, p. ex.) et leurs effets, notamment sur l’environnement, l’économie et la société.

Si les composantes sociales, sanitaires, écologiques et économiques du système alimentaire sont interconnectées, elles sont souvent traitées de manière isolée. Les mesures nécessaires devront être plus globales, cohérentes et tenir compte de ce constat. Il s’agira également de reconnaître les conflits d’objectifs et les synergies et d’aborder la question en intégrant tous les acteurs concernés (les parties prenantes) à la réflexion.

Élevage durable des animaux de rente

Par élevage durable des animaux de rente, on entend un élevage qui soit respectueux tant de l’environnement que des animaux qui vivent dans l’espace rural et sont élevés pour l’agriculture. Faisant partie intégrante d’un système alimentaire durable, cette approche est d’une grande importance pour la sécurité alimentaire mondiale et pour une alimentation équilibrée. À l’inverse, un élevage d’animaux de rente qui n’est pas durable aura des répercussions négatives sur l’environnement (émissions de gaz à effet de serre, déforestation, érosion, p. ex.). Rendre ce secteur durable nécessite des efforts considérables au niveau mondial.

L’OFAG est actif dans des organisations multilatérales, dont l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et divers partenariats multipartites tels que le Programme mondial pour un élevage durable (Global Agenda for Sustainable Livestock, GASL) ou le partenariat pour l’évaluation et la performance environnementale de l’élevage (LEAP). Il s’engage ainsi en faveur du développement durable de l’élevage d’animaux de rente qui, à la fois, met l’accent sur son potentiel pour répondre, en partie du moins, aux défis mondiaux, et aborde les problématiques actuellement rencontrées par l’élevage.

Rendez-vous sur les pages « Sélection animale » et « Animaux de rente en Suisse » pour en apprendre davantage sur ces thématiques en Suisse.

Agroécologie

L’agroécologie désigne une agriculture globale, axée sur les systèmes et fondée sur des connaissances scientifiques, qui s’appuie sur des principes sociaux, culturels, politiques, économiques et écologiques. Elle tient également compte de l’expérience des agriculteurs en matière d’utilisation parcimonieuse des ressources naturelles. L’apprentissage commun et le partage de connaissances sont au cœur de l’approche agroécologique. Celle-ci inclut des changements sociétaux, tels que des modèles de commercialisation locaux et innovants rassemblant producteurs, transformateurs et consommateurs. Sur le plan international, l’agroécologie se caractérise par treize principes et dix éléments.

Le Conseil fédéral considère l’agroécologie comme une approche décisive pour parvenir à rendre les systèmes alimentaires plus durables. Ses propositions de développement de la politique agricole tiennent d’ailleurs compte des principes agroécologiques.

Par son affiliation à diverses organisations multilatérales, la Suisse s’engage en faveur d’une plus grande considération de l’agroécologie. La Suisse représente la région de l’Europe au sein du comité directeur de la Coalition Agroécologie, dont elle partage actuellement la présidence. Cette coalition a été fondée lors du Sommet mondial de l’alimentation (Pôle de coordination des systèmes alimentaires des Nations Unies). Les principes agroécologiques sont abordés dans diverses stratégies fédérales et transversales (Stratégie pour le développement durable 2030 et Stratégie Climat pour l’agriculture et l’alimentation 2050) et dans le rapport en réponse au postulat sur l’orientation future de la politique agricole à partir de 2030.

Alimentation durable

L’alimentation durable est un sujet qui se retrouve de plus en plus au cœur de débats complexes. Elle peut être définie comme une alimentation qui, d’une part, favorise la bonne santé des êtres humains, et, d’autre part, se compose de denrées alimentaires issues d’une production durable. Elle comporte en outre une valeur culturelle et sociétale et présente le meilleur bilan climatique et environnemental possible tout au long de son cycle de vie.

Allant dans le sens d’une approche globale du système alimentaire, l’OFAG met l’accent, dans les processus internationaux, sur un cadre et des travaux normatifs :

  • qui axent la production de manière ciblée sur une consommation durable et équilibrée,
  • qui créent un environnement propice à la prise de décisions et à des habitudes alimentaires dites durables,
  • qui sensibilisent la population aux bienfaits d’une alimentation durable,
  • qui rendent l’alimentation durable à la fois économiquement rentable pour les producteurs et financièrement supportable par les consommateurs.

L’OFAG s’engage plus particulièrement dans les processus en aval du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires et d’initiatives multipartites telles que le programme Systèmes alimentaires durables du réseau One Planet.

Rendez-vous sur le site Internet de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) pour en savoir plus sur le thème de l’alimentation en Suisse.

Transparence des prix

Si l’on veut adopter une approche durable des systèmes alimentaires, il faut également réduire les coûts écologiques et sociaux de ces systèmes. Ces coûts sont en effet souvent cachés et ne sont pas considérés lors des prises de décision. Quant aux bénéfices, ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Le manque de transparence sur le marché et la prise en compte insuffisante des coûts cachés donnent de mauvaises incitations et ralentissent la prise de décisions à caractère durable en matière de consommation et de production. Outre l’intégration des coûts externes et l’amélioration de la transparence sur le marché, l’orientation des aides agricoles sur l’indemnisation de prestations en faveur de la société est un levier important pour améliorer la transparence des prix.

En collaborant avec des organisations internationales, l’OFAG œuvre à quantifier et à montrer les coûts cachés du système alimentaire. Ces travaux pourront mener à l’identification d’approches déterminantes pour la transition vers des systèmes alimentaires plus durables. Pour y parvenir, il est aussi important de tenir compte des bénéfices des systèmes alimentaires. L’OFAG soutient en parallèle des travaux et des méthodes permettant de prendre en considération, de manière nuancée, les effets des aides agricoles sur l’environnement, dans le but d’axer davantage les incitations sur les objectifs de durabilité.

Biodiversité

Le recul de la biodiversité constitue l’un des trois pôles de la triple crise planétaire, les deux autres étant le dérèglement climatique et la pollution. Or, une biodiversité riche et résiliente est une condition sine qua none à la durabilité des systèmes alimentaires, qui ont eux-mêmes une grande influence sur l’état de la biodiversité. Les systèmes alimentaires font partie à la fois du problème (réaffectation des terres, pollution, recul de la diversité des semences, etc.) et de la solution.

L’OFAG s’engage à l’échelle internationale en faveur de la préservation et de l’utilisation durable de la biodiversité par l’agriculture pour l’alimentation. Son engagement porte principalement sur les éléments suivants :

Rendez-vous sur la page « Biodiversité » pour en apprendre davantage sur ce sujet en Suisse.

Climat

Les systèmes alimentaires jouent un rôle non négligeable dans le dérèglement climatique : ils sont en effet responsables de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’agriculture et les systèmes alimentaires subissent en même temps de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique aujourd’hui déjà, ce qui entrave la sécurité alimentaire mondiale.

L’OFAG prend part à des processus internationaux, tels que la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de l’Accord de Paris. Il s’engage en outre pour faire reconnaître la nécessité de la transition vers des systèmes alimentaires durables pour atteindre les objectifs environnementaux, et pour que les mesures nécessaires à cet effet soient prises. Des pistes de réflexion en faveur de systèmes alimentaires résilients et plus durables doivent faire partie de la solution, tout en renforçant la sécurité alimentaire. Pour y parvenir, il faut pouvoir s’appuyer sur des stratégies globales et cohérentes. Adaptation aux changements climatiques et réduction des émissions de gaz à effet de serre vont donc de pair.

Rendez-vous sur la page « L’agriculture et le changement climatique » pour en apprendre davantage sur ce sujet en Suisse.

Wasser

L’agriculture et les systèmes alimentaires sont tributaires de la disponibilité et de la qualité de l’eau. Paradoxalement, l’agriculture considérée dans son ensemble est la plus grande consommatrice d’eau douce, une eau dont elle altère la qualité par les infiltrations d’éléments fertilisants et de produits phytosanitaires. Les pénuries et les excédents d’eau constituent aujourd’hui déjà l’un des enjeux majeurs auxquels l’agriculture – et donc les systèmes alimentaires – doivent faire face. Et cette situation n’ira qu’en s’aggravant, au niveau mondial comme national. Par ailleurs, la Suisse importe environ 50 % de ses denrées alimentaires. La consommation de ces denrées importées influe sur la disponibilité de l’eau dans les régions du monde où elles sont produites. Si la communauté internationale s’intéresse aux questions des pénuries d’eau et de la gestion de l’eau dans l’agriculture sur le plan technique, elle ne peut actuellement s’appuyer sur aucun cadre normatif pertinent.

C’est pourquoi l’OFAG s’engage au niveau international, principalement au sein de la FAO, pour que l’utilisation durable et la protection des ressources en eau en faveur d’un système alimentaire durable soient abordées, notamment sous l’angle normatif. L’agriculture devra jouer un rôle encore plus grand pour une gestion durable de l’eau. L’OFAG fait en outre parti du partenariat multipartite mené par la FAO : le Cadre mondial contre la pénurie d’eau dans l’agriculture (WASAG).

Rendez-vous sur la page « L’eau dans l’agriculture » pour en apprendre davantage sur ce sujet en Suisse.

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Laura Sommer
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